jeudi 16 septembre 2010

L’emballage plastique, c’était fantastique

Près de 2 millions de tonnes par an en France dont seulement 20% sont recyclés. On ne parle sans doute pas assez des emballages plastiques bien qu’avec de tels chiffres, ils représentent un réel enjeu en termes de coûts et d’impact environnemental.

Considérons quelques chiffres parlants.

Plus de 40 % des matières plastiques consommées en France et en Europe sont des emballages et nous n'en réutilisons pas la grande majorité. 80% de ceux-ci terminent donc leur vie en incinérateur ou en enfouissement, sans aucune forme de valorisation (recyclage, réemploi, réutilisation, régénération ou valorisation énergétique). Lorsqu’ils ne sont pas incinérés et puisqu’ils ne sont pas biodégradables, ils mettent pour se désagréger, selon une étude de l’ONU de 2006, de quelques décennies à plus de 1 000 ans. Plus de 10% de ces emballages plastiques finiront dans l’océan dont 120 millions de sacs plastique qui viendront s’échouer sur le littoral français.

Il y a deux effets qui expliquent le faible taux de recyclage français de 20% :

1) Les produits recyclables : les emballages plastiques qu’il est possible de recycler sont encore limités aux bouteilles et flacons. Vont donc aux ordures ménagères les sacs plastique, gobelets, pots de yaourt, films, barquettes…
2) Le comportement du consommateur : si 9 français sur 10 pratiquent le tri, moins de 50% des emballages plastiques sont triés

Dans une étude parue en Décembre 2009, l’Ademe estime qu’il est techniquement et économiquement possible de faire passer le taux de recyclage des emballages plastiques de 21% à 37% : «Le recyclage d'autres emballages en plastique en plus des bouteilles et flacons éviterait chaque année l'émission d'au moins 350 000 tonnes équivalent CO2. C’est comme si 40 000 habitants n’émettaient plus de CO2 pendant un an.», relève le Cniid. Et j’ajouterais que chaque tonne de matière plastique recyclée permettrait d'économiser environ 700 kg de pétrole brut.

Quelles sont aujourd’hui les solutions pour réduire notre consommation d’emballages plastiques et mieux valoriser les emballages usagers ?

La France est à la traine en matière de recyclage plastique

Si le plastique est avec le bois le matériau le moins bien recyclé en Europe, la France est loin d’être la championne du recyclage des emballages plastiques en Europe…

Ainsi, bien que le recyclage des plastiques en France ait été multiplié par 8 en 10 ans, les français ne trient encore qu’une bouteille en plastique sur deux alors que les Belges en trient 7 sur 10 et les Suisses 8 sur 10. Pourtant les français sont très volontaires en matière d’environnement, puisque 77% se disent prêts à boycotter un distributeur leur paraissant néfaste pour l’environnement (LSA Opinion Way Octobre 2007)

Pour parvenir au taux de recyclage de 75% de l’ensemble des emballages ménagers prévu par la loi «Grenelle I» (incluant donc papiers, cartons, verre…) d’ici 2012, l’amélioration du recyclage des emballages plastiques est une priorité.

Ainsi, une étude menée en Décembre 2009 par Pricewaterhouse Coopers pour le compte de l’Ademe ouvre la voie à un recyclage incluant davantage de produits plastiques : « Les travaux ont permis de montrer que sur le plan technique il n’existe pas d’obstacle rédhibitoire lié à une extension des consignes de tri, même si l’adaptation des centres de tri et la mise en place d’un réseau de surtri constitue un challenge organisationnel important. Du point de vue environnemental, cette extension des consignes de tri apporterait des bénéfices environnementaux supplémentaires en comparaison d’un scénario dans lequel seuls les bouteilles et flacons plastiques seraient régénérés. » L’étude conclut sur une économie potentielle de 95 000 tonnes de pétrole, 350 000 t de CO2 pour 150 000 m3 d’eau supplémentaires consommées.

L’industrie commence également à répondre aux attentes des consommateurs, notamment en développant des produits en matière plastique moins polluante, ou dans le cas de la distribution en supprimant les sacs de caisses gratuits et en proposant des sacs réutilisables. Selon un sondage CSA pour le WWF réalisé en avril 2005, 83% des Français approuvent déjà la suppression totale des sacs de caisse jetables et 79% déclarent utiliser des moyens de substitution.


Par ailleurs, les 80 adhérents de la Fédération du Commerce et de la Distribution (dont Auchan, Carrefour, Casino…) ont prévu de supprimer les sacs plastique non biodégradables d’ici fin 2011. En revanche, il reste des points plus épineux, comme la question des autres emballages et des dérives telles que le suremballage, qui permet notamment d’étendre la surface de packaging destinée à la promotion du produit ou de la marque.


Réduire les emballages plastiques, est-ce une bonne chose pour la France ?

En réalité, l’industrie de l’emballage plastique se porte très bien et tant mieux pour la France.

En Europe, le plastique occupe le premier rang pour les matériaux d’emballage, avec 38 % de part de marché. Et l'industrie française de l'emballage plastique occupe le 2e rang européen, derrière l’Allemagne.

Avec un chiffre d’affaires de 6,40 milliards d'euros en 2009 et un marché en en croissance de 2,5 % par an en moyenne (période 2004-2007), l’industrie de l’emballage en France compte 320 entreprises dans un marché très atomisé (2 entreprises sur 3 comptent moins de 100 salariés) et emploie 38 000 collaborateurs.

Si du fait de la réduction des sacs de caisses en magasins, le segment « sacs et sachets » est en recul, les boîtes, bacs et caisses restent quant à eux stables et les articles de bouchage (essentiellement pour les bouteilles et les bonbonnes) progressent.

Mais ce marché en mutation subit, comme le souligne une étude du gouvernement québécois (si) portant sur le marché français, trois forces ou axes d’innovation:


1. L’allègement des emballages : les fabricants ont une politique d’allègement des produits pour optimiser l’utilisation des matières premières et limiter la consommation d’énergie
2. L’augmentation du recyclage
3. La recherche de nouveaux matériaux biodégradables, par exemple, Knauf Industrie promeut des solutions biodégradables ou des matières écologiques comme le PSE - http://www.knauf-industries.com/

C’est à mon sens ce troisième axe qui va représenter le défi le plus important, et pas uniquement pour l’industrie française. Du fait de la pression institutionnelle ou gouvernementale et des attentes des consommateurs, le marché mondial des emballages respectueux de l’environnement est amené à exploser. En fait, d’après une étude de PikeSearch datant de Janvier 2010, ce marché devrait doubler en 5 ans au niveau mondial, passant de 88 milliards US$ en 2009 à 170 milliards US$ en 2014.

D’après la même source, les emballages plastiques biodégradables représentaient en 2005 0,8% du tonnage des emballages plastiques mis sur le marché européen. D’ici 2015, ils pourraient représenter 5 à 10%.

Partout dans le monde, la chasse au sac plastique est ouverte !

En première place dans la liste des ennemis publics : les sacs plastique.

Vous en utilisez 280 par an (moyenne en France par personne en 2003) et les américains 1 500.

Dans de nombreux pays, les sacs plastique représentent, au-delà d’une source considérable de pollution, une nuisance visuelle importante, souvent appelée « pollution blanche ». Voici quelques exemples de politiques mises en place pour en réduire l’intensité.

- Irlande : une taxe a été mise en place dès 2002. Le consommateur peut acheter en caisse un sac jetable pour 55 cents : l’argent ainsi collecté par le ministère de l’environnement est utilisé pour des projets de nettoyage de l’environnement. Le gouvernement a précisé que si la distribution remplaçait simplement les sacs plastique par des sacs en papier, ceux-ci seraient également taxés (s’ils sont plus faciles à recycler, des études suggèrent que leur fabrication dégage plus de CO2 que celle des sacs en plastique). L’Irlande est tellement satisfaite de cette mesure qu’elle a proposé de généraliser le principe du pollueur payeur : taxes sur les reçus aux distributeurs automatiques de billets, taxes sur les chewing-gums…

- Grande Bretagne : échec des propositions pour imposer une taxe

- Allemagne : systématisation des sacs plastique payants

- San Francisco : interdiction des sacs plastique pour la distribution passée en 2007 et évitant la dispersion de 5 millions de sacs par mois. Cette mesure intéresse aujourd’hui d’autres villes américaines, bien que l’Etat de Californie ait rejeté la proposition de généralisation d’interdiction des sacs plastique le 1er Septembre 2010

- Los Angeles : échec des propositions pour imposer une taxe

- Chine : interdiction des sacs plastique fins en 2008, bien que causant la fermeture du plus grand fabricant de sacs plastique chinois, Suiping Huaqiang Plastic, employant à l'époque 20.000 personnes.

- Mexique : interdiction depuis 2009 de la distribution gratuite de sacs plastique dans les commerces de Mexico DF, sous peine d’une amende pouvant atteindre 71 000 Euros.

- Afrique : Au Mali, une loi est en train de passer interdisant « la production, la détention, l’importation, la commercialisation et l’utilisation de sachets plastiques ». En Afrique, le Rwanda, le Kenya, l’Erythrée, l’Afrique du Sud et le Gabon ont déjà interdit les sacs plastique.


Le double effet environnement ou l’art d’améliorer son image en réduisant ses coûts

Dans le secteur alimentaire, l'emballage représenterait en moyenne 20% du coût du produit fini. Néanmoins, et j’ouvre rapidement une parenthèse, on pourrait considérer par exemple dans le cas des yaourts, qu’une réduction de l’emballage extérieur et donc de l’espace promotionnel sur le produit pourrait se traduire par une baisse des ventes et donc une baisse de la marge totale en valeur. Ainsi, ces 20% ne doivent pas être intégralement être considérés comme du packaging, mais partiellement comme un investissement marketing, appelant donc un retour sur investissement.

Par ailleurs, indépendamment de la communication en visuels ou en textes, la qualité de l’emballage doit être à l’image du positionnement de la marque. Ainsi, de par son positionnement, Evian ne pourrait pas se permettre de vendre des bouteilles aussi fines que celles de Cristalline… mais il serait dans son intérêt de montrer au consommateur qu’il est sensible aux problématiques environnementales.

Ainsi, Danone a réduit de 20% en 10 ans le poids de ses bouteilles sur l’ensemble de ses marques (dont Evian) et en 2007, la marque annonce qu’Evian introduit du recyclé (PET recyclé-RPET) dans ses bouteilles.

Le double effet environnement est redoutable : amélioration de l’image de la marque ET réduction des coûts !

De manière générale, sur l’ensemble du marché, un travail d'éco-conception important a été réalisé en 20 ans puisque le poids de la bouteille d'eau minérale a diminué de plus du tiers (33 g en moyenne aujourd'hui), sans pour autant remettre en cause sa qualité essentielle : garantir la sécurité et la qualité originelle des eaux embouteillées jusqu'à la table du consommateur.

De la même manière, la distribution a largement profité de ce double effet environnement puisque selon une étude du ministère de l’écologie datant de Mars 2010, on serait passé de 10,5 milliards de sacs plastique distribués en France en 2002 à 1,5 milliard aujourd’hui, soit une baisse de 85% !

Enfin, on peut comprendre que cette tendance s’accélère compte-tenu de la récente hausse des prix des matières plastiques : +75% en 18 mois ! De 800 euros la tonne en décembre 2008, le prix du polyéthylène est ainsi passé à 1 400 euros la tonne en juillet 2010.


Les solutions sont aujourd’hui très claires mais nous n'en sommes qu'au tout début

Il me serait impossible de faire le panorama exhaustif des solutions en matière d’alternatives ou de valorisation, mais je souhaiterais ici présenter quelques solutions qui me tiennent à cœur.

1. Les alternatives au plastique : le verre est-il une fausse bonne idée ?

De nombreux producteurs de matières plastiques s’orientent aujourd’hui vers des produits moins polluants, comme le PSE ou d’autres matériaux biodégradables.

Une étude récente du cabinet BIO Intelligence Services mérite d’être citée. Elle compare l’impact environnemental des briques Tetra Pak (composées de couches de carton, aluminium et de polyéthylène), à des bouteilles plastiques et en verre. Résultat du comparatif en équivalent CO2 émis tout au long du cycle de vie (incluant donc la fabrication): bouteille en verre : 345g, plastique 129g, brique : 87g. Surprenant, non ? Et Tetra Pak d’ajouter : «choisir d'acheter une bouteille en verre de jus de fruit plutôt qu'une brique, c'est émettre l'équivalent en CO2 de près de deux kilomètres en voiture».

2. La consignation pour réutilisation… et pour recyclage ?

La Suède n’est-elle pas extraordinaire ? On y pratique la consigne pour réutilisation des emballages de boissons depuis… les années 1890 ! Et la consigne pour recyclage depuis 1982 pour les canettes. En Allemagne, on consigne pour réutilisation des emballages de boissons depuis les années 50 et pour recyclage depuis 2003. En France, on ne fait ni l’un ni l’autre ; la consignation se limite essentiellement aux emballages industriels : fûts, caisses spéciales, palettes…

Pourtant, le système de consignation pour réutilisation est simple et efficace (taux de perte en Allemagne très faible, de l’ordre de 3 à 5%).

En revanche, le système de consignation pour recyclage est plus controversé. En Allemagne, la consigne s'élève à 25 centimes pour les emballages ayant un contenu inférieur à 1,5 litres, et à 50 centimes au-delà. On paie ce supplément en caisse et on le récupère en déposant les bouteilles vides dans des automates en magasins. Si le système paraît simple, il n’existe néanmoins pas d’étude d’impact ou de performance qui démontrerait son efficacité, comme l’indique l’Ademe dans son étude de Mars 2009 : « En Allemagne, le système de consigne pour recyclage est remis en cause puisqu’il coûterait trois fois plus cher que la collecte sélective pour un résultat en terme d’impact sur le taux de recyclage équivalent au système autrichien qui ne possède pas de système de consigne pour recyclage. »

Pour enterrer définitivement la consigne pour recyclage, l’Ademe ajoute : « La mise en place de consignes pour recyclage peut entraîner une baisse d’usage des emballages réutilisables et influer ainsi ponctuellement sur le taux de recyclage, par une augmentation des quantités d’emballages réutilisables mis au rebus. […] Les producteurs de boissons estiment donc qu’il vaut mieux étendre les consignes de tri chez les ménages pour gagner des points de recyclage considérant que cela permet d’augmenter le périmètre des déchets traités par les éco-organismes et d’utiliser les infrastructures en place, permettant des gains d’échelles, plutôt que d’investir dans de nouvelles infrastructures et organisations. »

3. Le plastique comme combustible de substitution

Les matières plastiques, qui présentent un fort pouvoir calorifique, peuvent remplacer les combustibles et alimenter par exemple les fours à haute température des cimenteries en tant que Combustibles Solides de Récupération (CSR). Si on prend le cas des "sacs de sortie de caisse", ils sont en polyéthylène, un polymère composé exclusivement de carbone et d'hydrogène : à masse égale, c'est un carburant aussi énergétique que le fioul !

De nombreuses entreprises se développent fortement dans ce domaine en France (PAPREC, Valorplast, ou Lafarge) mais les CSR ne représentent aujourd’hui que 2% de la charge énergétique totale des combustibles utilisés par les cimenteries françaises : nous n’en sommes donc qu’au début. A titre de comparaison, en Allemagne et en Autriche ce taux atteint aujourd’hui 35%.

4. Vers d'autres formes de valorisation : sous les pavés, des sacs plastique !

Enfin, lorsqu'ils croient en la ré-emplastification (équivalent de la réincarnation chez les emballages plastiques) les emballages plastiques peuvent avoir droit à une deuxième vie, dont Elipso ( http://www.elipso.org/?page=recycler ) nous offre une synthèse très claire (mais floue je vous l'accorde !).



















Le meilleur pour la fin : une nouvelle manière de valoriser les sacs plastique consiste à en faire des pavés, en mélangeant le plastique fondu à du sable fin. Œuvrant pour la lutte contre l’extrême pauvreté en milieu urbain, des ONGs de Bamako ont créé une activité économique autour de ce thème, en rémunérant les familles démunies qui ramassent les sacs plastique jonchant les rues. L’Aga Khan Trust for Culture (AKTC) en collaboration avec le Gouvernement du Mali a ainsi pavé 4 500m² de rues dans la ville de Mopti au Mali à l’aide de ces nouveaux pavés. Aujourd’hui, l’AKTC et l’ONG nigérienne, RESEDA (réseau d'entreprises pour le développement de l'artisanat) collaborent pour créer la première usine de fabrication de pavés plastiques au Mali.





Je termine cet article en donnant la parole aux défenseurs du plastique qui nous le décrivent comme un moindre mal. L’explorateur Nicolas Vanier en fait en quelque sorte l’apologie et nous rappelle –ici dans le cas de l’automobile- qu’il présente également un certain nombre d’avantages écologiques, puisque, notamment, il «allège le véhicule et donc limite sa consommation et les rejets induits».


ps :le saviez-vous ? en réalisant cet article, j’ai appris des choses d’une grande profondeur, comme le fait qu’il valait mieux aplatir les bouteilles d’eau mises au recyclage dans le sens de la longueur plutôt que de les écraser verticalement (si). Et je vous invite vivement, pour vous rendre compte de l’effort qu’il nous reste à fournir en terme de tri, à faire le test du bon trieur plastique : http://www.valorplast.com/Front/trier-plastique_219.php
pps:aucun sac plastique n'a été jeté dans l'océan durant la rédaction de cet article

Sources principales :
http://www.journaldelenvironnement.net/article/les-collectivites-veulent-des-moyens-pour-recycler-les-dechets-plastiques,14529
http://www.elipso.org/?page=chiffres-cles
http://www.cercle-recyclage.asso.fr/publications/dossiers/item/607-plastique3-dossier-plastique.html
http://www.journaldelenvironnement.net/article/emballages-tetra-pak-declare-la-guerre-au-verre-et-au-plastique,9455
http://www.journaldelenvironnement.net/article/emballages-plastique-leur-taux-de-recyclage-peut-etre-augmente,14448
http://www.ace.mmu.ac.uk/eae/french/sustainability/older/Waste_Recycling.html
http://www.ecoemballages.fr/fileadmin/contribution/pdf/instit/etudes/151209-Synthese_EE_ADEME_volet_comportemental_plastiques.pdf
http://www.ecoemballages.fr/fileadmin/contribution/pdf/instit/etudes/151209-Etude_technique_PWC_finale_emballages_plastiques.pdf
http://www.senat.fr/rap/o98-415/o98-4152.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Recyclage
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/syn43-d2.pdf
http://www.elipso.org/downloads/cliferv2008hd.pdf
http://www.nytimes.com/2008/01/31/world/europe/31iht-bags.4.9650382.html
http://fr.ekopedia.org/Emballage
http://www.reuseit.com/
http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=1&ved=0CBUQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.planetegagnante.fr%2Fservlet%2FgetBin%3Fname%3D1DE22E2347730AD792CC98450557D5FA1265369887112.pdf&ei=IB-STP-JNtWRjAec99nLBQ&usg=AFQjCNHQOoB_bM2WKr4DxqJg4Wl6Qg61nw&sig2=XVcExDiKC8NV3_r4rWWA5A

mercredi 28 juillet 2010

Grande distribution alimentaire : la guerre des prix n’aura pas lieu… chez les hard discounters

Après une excellente année 2008 et alors que la période de crise laissait présager une belle croissance au hard discount, la part de marché de celui-ci est en régression depuis 2009.

La principale cause généralement citée* est la politique tarifaire agressive des super et hypers, qui expliquent la diminution du panier moyen dans les enseignes de hard discount notamment sur les produits les plus chers. Si Leclerc (toujours très agressif sur les prix) a dû très récemment arrêter sa Garantie Promo faute de lisibilité, d’autres groupes se sont lancés dans la course au prix bas : par exemple Intermarché et sa campagne sur le "discount utile", Auchan et sa communication principalement axée sur les prix, ou Carrefour et sa gamme de produits à bas prix (Carrefour Discount) dont les prix s’alignent sur ceux du hard discount.

Quelle alternative donc pour les hard discounters ? Se différencier et innover.

Pourquoi pas en effet, puique comme LSA l’affirmait en Mai dernier, près de 60% des consommateurs parlent de plaisir lorsqu’ils évoquent les courses en grande surface et la moitié des Français se disent prêts à renoncer à leur produit habituel pour une nouveauté !

Pour faire face, les discounters (hard et soft) changent donc de cap.

Ed / Dia : lance en Juin dernier sa carte de fidélité en France avec un système de remise immédiate deux fois par mois et pendant quinze jours.

Leader Price : intègre dès ce mois-ci des marques nationales dans ses linéaires à 250 références environ dès cet automne (~7% de l’offre), étoffe sa gamme de produits frais et lance le Bio discount, plus en ligne avec les attentes du consommateur urbain et répondant à la problématique de budget restreint

Netto : seul hard discounter à tirer son épingle du jeu, profite du succès de son nouveau concept : renforcement de l’offre, introduction des marques nationales, création d’une MDD Netto et mise en place d’un système de promotions original consistant en de lots virtuels dégressifs (plus on achète, plus la remise est importante) – Frédéric Brezet, Directeur de l’enseigne parle d’un « supermarché hard discount, avec le confort d’achat du supermarché »

L’enjeu des hard discounters, qui disposent déjà de l’avantage concurrentiel de la proximité mais qui sont en train de perdre celui du prix, est bien la différenciation.

En parallèle, les principaux enjeux pour les grandes enseignes, super et hypers, restent bien sûr leur positionnement prix mais également l’adaptation aux nouveaux comportements d’achats, essentiellement à travers la proximité (voir mon article sur ce blog) et les innovations liées au multicanal.

La question qui se pose aujourd’hui sur le positionnement des acteurs hard discount qui se comportent comme des supermarchés est de savoir si ceux-ci ne sont pas en train d’entrer dans une voie du milieu, obscure pour le consommateur qui risque d’y perdre fortement en lisibilité


* : outre la politique tarifaire agressive des grandes enseignes, on peut également ajouter aux causes de la perte de vitesse du hard discount : 1. du fait de la crise, la diminution du budget alimentaire des populations les plus démunies, principale clientèle des hard discounters 2. L’abrogation de la loi Galland qui a permis une baisse des prix sur les marques nationales

Sources : LSA numéros de Mai-Juin-Juillet 2010, Linéaires 07/12/09 "Nouveau concept Netto", Etude Precepta Mai 2009 "Enjeux de la distribution alimentaire", L'Expansion 13/07/10, Etude LSA / Nielsen 2009 "Nouvelle année record pour le hard discount"

jeudi 1 juillet 2010

Bricorama montre la voie... et part en courant !

« Bricorama électro suffisant et vert » : c’est le titre d’un article de Décisions Durables, un nouveau magazine que j’apprécie énormément pour sa qualité éditoriale, la pertinence de ses sujets, ainsi que pour le caractère très business oriented de ses articles. Mais là n’est pas le sujet !

Bricorama investit en 2006 puis en 2008 dans un parc éolien qui lui permet de produire plus d’énergie qu’il n’en consomme ! Avec 12 éoliennes et une production de 24 MW (un équipement qui permettrait de subvenir aux besoins énergétiques de 24 000 personnes), le groupe est sans conteste un exemple à suivre.

Mais ce que l’article ne mentionne pas c’est que Bricorama cherche à vendre son parc éolien breton depuis 2008 (l’année même de son inauguration et après y avoir investi 12 millions d’Euros) mais sans trouver d’acheteur. Dans son rapport annuel 2009 publié en avril dernier, le groupe classe cette production électrique en actifs destinés à être cédés, intégrant ainsi une économie d’impôts liés à la cessation des actifs dans le résultat net de l’ordre de 4 à 5 millions d’Euros. Le groupe peut ainsi afficher un résultat net en augmentation de 3,3% par rapport à l’année précédente. Que ce serait-il passé si Bricorama avait conservé son parc ?

Un résultat net en diminution de 15%... pour la deuxième année consécutive ! On comprend mieux la manœuvre. Mais la vraie question est pourquoi Bricorama n’a-t-il pas anticipé cette charge d’impôts sur les sociétés relative à son parc éolien ? A mon sens le groupe l’avait bien anticipé mais s’est trouvé dans l’un des deux cas suivants :


1. Spéculation : le groupe avait prévu de réaliser une plus value rapide sur la construction puis la vente de son parc éolien en profitant du contexte favorable au développement des énergies vertes (subventions régionales/ ADEME ? (1) amortissement dégressif accéléré octroyé aux équipements de production d'énergies renouvelables ? (2) Réduction de 50% de la valeur locative pour les matériels destinés à économiser l'énergie ? (2))

2. Optimisme : le groupe prévoyait de meilleurs résultats en 2008 (notamment augmentation plus forte du CA, moins forte dégradation des résultats financiers…) et a dû trouver rapidement un moyen d’améliorer son résultat net – d’où l’absence de communication sur l’électro-suffisance de Bricorama qui aurait pourtant pu être très favorable à son image


Mais en laissant de côté la revente du parc éolien de Bricorama et ses raisons mystérieuses, je voudrais tout de même noter que l’exemple de Bricorama est un très bon axe de différenciation pour les entreprises qui veulent marquer leur engagement sur les questions environnementales (y compris lorsque leurs initiatives ne leur permettent pas de devenir électro-suffisants) : évaluons par exemple le coût d’installation de panneaux solaires sur les toits des commerces, ou l’impact qu’aurait sur le consommateur la construction d’une éolienne (ne serait-ce que 250 ou 500 kW) sur le parking de leur hypermarché…



(1) : http://www.ademe.fr/midi-pyrenees/a_2_11.html

(2) : http://www.environnement.ccip.fr/Transversal/Aides-et-taxes/Energie/Aides-dans-le-domaine-de-l-energie/Aides-fiscales/Mesures-fiscales-economies-d-energie-et-energies-renouvelables

mardi 29 juin 2010

Faut-il bannir la carotte ?

Les incentives financiers sont un levier de motivation qui fonctionne bien.

Forcément, puisque nous les avons toujours utilisés et les utilisons encore. Mais ce que démontre Daniel Pink, c'est qu'ils fonctionnent uniquement sur des tâches simples, pour lesquelles l'objectif est clairement déterminé et ne fonctionnent pas, voire dégradent la performance, sur des tâches qui demandent d'être créatif, d'avoir des idées innovantes.

Daniel Pink nous l'explique avec passion sur cette vidéo de 18mn (en s'appuyant sur des démonstrations scientifiques et des exemples du monde de l'entreprise) et nous exorte à un management qui laisserait plus de place à l'initiative personnelle et donnerait plus d'autonomie aux collaborateurs : d'ailleurs 50% des innovations de Google, dont Gmail et google news, sont inventés pendant les 20% de temps d'autonomie laissé par l'entreprise américaine à ses employés...





PS:Merci à Emmanuel d'avoir posté cette vidéo en commentaire de mon premier article !

PPS:Et pour aller plus loin, je vous renvoie à l'article de Wikipedia sur l'Overjustification effect dont voici un extrait intéressant :

Researchers promised a group of 3–5 year old children that they would receive a "good player" ribbon for drawing with felt-tipped pens. A second group of children played with the pens and received an unexpected reward (the same ribbon), and a third group was not given a reward. All of the children played with the pens, a typically enjoyable activity for preschoolers. Later, when observed in a free-play setting, the children who received a reward that had been promised to them played significantly less with the felt-tipped pens. The researchers concluded that expected rewards undermine intrinsic motivation in previously enjoyable activities. A replication of this experiment found that rewarding children with certificates and trophies decreased intrinsic interest in playing math games.
http://en.wikipedia.org/wiki/Overjustification_effect

jeudi 24 juin 2010

Mon épicier a-t-il une chance de survie face à la grande distribution qui vient s’implanter en centre-ville ?


Le modèle du petit épicier is back from hell

Depuis le début des années 1990 et jusqu'en 2008, le commerce de proximité des produits alimentaires n’a cessé de voir diminuer le nombre de ses établissements (voir graphe ci-contre) alors que la consommation des produits qu'ils proposent a progressé : c’était l’essor des grandes et moyennes surfaces (GMS).















Mais en 2009, alors que pour la première fois depuis 30 ans le chiffre d’affaires des GMS est en recul, la proximité revient sur le devant de la scène : alors que le CA des hypers baisse en 2009 de 6,3% et celui des supers de 1,7%, le CA des enseignes de proximité progresse, lui, de 1,6%.

Ainsi, d’après l’étude Shopper 2009 (Simm – TNS), près de 80 % des consommateurs français sondés disent vouloir faire leurs courses près de chez eux en 2009, contre 66% en 2002. Les consommateurs continuent de fréquenter leur hyper mais 2 fois par mois plutôt qu’une fois par semaine autrefois.

Le client cherche donc à moins se déplacer mais aussi à créer une relation de convivialité avec son nouveau commerçant de quartier, pour des produits beaucoup moins chers que les alimentations générales traditionnelles mais qu’il accepte tout de même de payer 10% plus cher en moyenne que dans les hypers.

Mais les distributeurs en quête de proximité doivent s'appuyer sur de nouveaux concepts

Car pour réussir dans l’ultra-proximité, la grande distribution répond aux exigences nouvelles d’une cible urbaine au mode de vie plus rapide (nécessité d’horaires d’ouverture plus larges, accroissement du besoin de gain de temps...) et aux habitudes alimentaires en mutation. En voici un rapide panorama non exhaustif :

1. La force de frappe des grands distributeurs en plein centre-ville

Groupe Casino :

- Monop’ : lancée en 2005, l'enseigne propose une offre principalement axée sur les produits frais, l'épicerie classique et l'épicerie fine, ainsi que l'essentiel de la beauté et du soin, du bricolage et de la papeterie.

- Marché Franprix lance son nouveau concept fin 2008 : un environnement épuré avec des écrans plasma plutôt que des affiches, des rayons plus larges que la moyenne, plus de surgelés et plus de MDD. Objectif : passer de 800 enseignes aujourd’hui à 1000 en 2012 !

- Leader Price a revu son image et lance en 2010 son nouveau concept : visuels plus attractifs, accent sur le prix et les promotions, plus de produits frais et de produits bio. Objectif : passer de 600 magasins aujourd’hui à 1000 en 2014 !

Groupe Carrefour :

- Carrefour market : lancé en 2009 pour remplacer les magasins Champion, Carrefour market propose une offre plus diversifiée et de nouveaux rayons comme les arts de la table, la mode et la beauté, la culture et les loisirs... Et près de 20% de produits en MDD.

- Dia : succès du lancement des magasins Dia (« hard discount dans des magasins soft discount ») en France en 2009 – accent mis sur les prix mais avec plus de convivialité de l’environnement, plus de fruits et légumes, un nouveau rayon traiteur, du snacking… Objectif : poursuivre la transformation des magasins Ed en Dia (950 magasins)

Auchan :

- Simply Market : créé en 2005 mais nouveau concept lancé en 2009 (transformation des magasins Atac) : supérette urbaine misant sur un assortiment réduit et une remise permanente sur les marques de distributeur (pas de promotions : prix bas toute l’année)

- Auchan Groumand : Première enseigne lancée à Marseille en 2009 : selon LSA, privilégie les achats plaisir, avec la priorité aux produits frais, à l'hygiène-beauté-santé et aux arts de la table-décoration. Positionnement moyen-haut de gamme.

2. Les nouveaux concepts de magasins urbains : distribution et restauration

Avec la croissance de la restauration rapide qui n’est aujourd’hui plus nécessairement associée au junk food, quantité d’acteurs viennent se positionner sur le marché du snacking urbain de qualité : Exki, Jour, Bert’s, Lina’s, Cojean…

Et devant une telle opportunité, la grande distribution, qui dispose à la fois des produits alimentaires et de la force de frappe nécessaire, se lance sur ce marché en forte croissance :

- Dailymonop’ : lancés en 2005, ces magasins sont ouverts 6 jours sur 7 jusqu’à minuit, et leur offre repose essentiellement sur la restauration rapide (sandwichs, salades, desserts, fruits, boissons) avec un espace de consommation

- Carrefour city : lancé en 2009, mise sur la qualité et la fraîcheur avec une offre importante en fruits, légumes, pains et viennoiseries ; des produits urbains et nomades comme le snacking, le traiteur ou les produits du monde et des produits bio. Suivant l’exemple de Dailymonop’, Carrefour City propose dans ses enseignes un espace détente où le client peut venir consommer son sandwich ou son produit traiteur. Objectif : poursuivre la transformation des Shopi en Carrefour City (400 en 2010) et développer les Carrefour Contact à l’entrée ou au cœur des petites villes

- Chez Jean (joint venture Casino et Relay): lancé en 2009, ce magasin de proximité propose une offre de petite restauration (sandwiches, salades, viennoiseries, desserts…), des produits d’épiceries pour des achats de dépannage (650 références) et certains services (dépôt de pain, journaux, internet…) Notons à ce sujet le commentaire de Bernard Buono, Directeur general chez BETC Euro RSCG : « […] On pourrait presque parler de proximité psychologique, tant la typographie manuscrite donne l'impression que l'épicier s'appelle M. Jean et qu'il a écrit à la main ses publicités sur le lieu de vente. Les marques ont besoin de cette proximité pour capter des cibles qui délaissent les hypermarchés.»


D’autres concepts assez similaires à Carrefour City ont été lancés mais je ne les détaillerai pas ici (assez de lecteurs ont déjà cliqué sur la petite croix en haut à droite), je pense en particulier à U Express et Intermarché Express.

Alors comment mon épicier va-t-il se différencier ?

J’ai déjà partiellement répondu à la question en mentionnant les nouveaux acteurs du snacking de qualité (type Exki, Bert’s, etc…) , qui peuvent proposer, en plus de la restauration, la vente de produits alimentaires frais. C’est certes le début d’une réponse à la distribution ciblée sur les urbains à fort pouvoir d’achat mais pas une alternative réelle à une supérette de centre ville.

Ainsi, pour répondre à cette question, je pose ma e-plume (NDB : j’en ai d’ailleurs assez de m’électrocuter les doigts à chaque fois que je trempe ma e-plume dans mon e-encrier) et vous livre directement le point de vue des principaux intéressés, la Fédération Nationale de l’Epicerie (si, si : http://www.fnde.com/) :

"Face à la concurrence de la grande distribution, le commerce de détail peut se maintenir en centre ville ou dans les zones rurales à condition d'offrir des services supplémentaires et des horaires souples ou élargis.

Pour se démarquer de ses concurrents, le créateur peut offrir une gamme de services variés : photocopies, horaires adaptés, vente de produits non alimentaires, rôtisserie, vente de produits frais, relais Poste, etc.

Le commerçant peut se spécialiser dans la vente de fruits et légumes (rentable pour un connaisseur).

Il faut de toute façon cibler au maximum les produits en fonction de la clientèle, privilégier l'accueil : sourire, services, contacts, qualité des produits…
Mais aussi savoir jouer la carte des associations de commerçants.

Pour se démarquer, il faut être à l'écoute de sa clientèle et étudier son environnement."

Et pour conclure, je souhaiterais citer Pierrot Da Costa, détaillant fruitier (Cours des Halles à Paris) et vice-président du réseau Le Fruitier, qui déclare sur le site du marché de Rungis :

« On ne peut pas se battre contre la GMS sur les prix mais sur la qualité et la largeur de gamme de nos produits. J’ai 42 ans et j’ai démarré dans le métier à 12 ans. J’ai confiance en l’avenir du commerce de proximité car il y aura toujours des commerçants exigeants pour trouver les bons produits et des gens exigeants pour les consommer…».


Sources :
Linéaires magazine Janvier 2010
Etude Simm TNS Média Intelligence « Shopper 2009 »
Etude « Le marché de la restauration rapide : les nouveaux concepts », Xerfi Juin 2009
http://www.mediaslibres.com/tribune/post/2010/02/18/Grande-distribution-et-proximite
http://www.challenges.fr/actualites/entreprises/20090529.CHA4148/carrefour_relooke_ed_en_dia.html

jeudi 17 juin 2010

Comment conserver un positionnement prix élevé en investissant dans une production équitable

Le marché du thé en France est une mine d’or. Aujourd’hui deux Français sur trois consomment du thé alors qu’il y a douze ans, ils n'étaient qu’un sur deux. Dans le même temps, le chiffre d'affaires du marché a doublé, passant aujourd’hui à 500 millions d'euros.

Mais avec de plus en plus de variétés de thés sur le marché et une concurrence plus féroce qu’autrefois, Lipton a du mal à justifier son positionnement prix plus élevé. Ainsi, après avoir joué la carte de la santé pendant plusieurs années en mettant en avant les propriétés anti-oxydantes de son thé (qui n'est plus un élément différenciant aujourd'hui), Lipton décide d’investir 5 millions d’Euros dans un nouvel axe de différenciation : labelliser une partie de sa production de thé par Rainforest Alliance pour la rendre équitable. Et Lipton nous prend donc aujourd'hui à parti avec son nouveau slogan : « Votre tasse de thé peut faire beaucoup »

NDB : Lipton sous-entend peut-être que l’on peut également utiliser sa tasse de thé pour boire de la soupe - chacun interprète comme il le souhaite.

En 2010, tous les sachets Lipton vendus en Europe de l’Ouest ont le label de Rainforest et le reste des ventes mondiales devrait être labellisé d’ici 2015. L’Europe de l’Ouest est en effet, de loin, la cible la plus sensible à ce type de problématique, puisque 75% de la production mondiale de thé bio est destinée à l’Europe et aux Etats-Unis.

Ce cas est intéressant à mon sens parce qu’il montre clairement la réalité de l’impact des comportements d’achat responsables sur le positionnement des marques et en particulier sur une marque d'un groupe aussi important qu'Unilever... Ah oui, ce qui permet à cette dernière de justifier un positionnement prix élevé.

http://www.liptonforthefuture.com/

samedi 29 mai 2010

Hedgehogs and foxes : êtes-vous prêt à devenir un hérisson ?

“The fox knows many things, but the hedgehog knows one big thing.” –
C’est la métaphore élaborée par Isaiah Berlin dans son livre The hedgehog and the fox, sur laquelle s’appuie Daniel H. Pink pour nous décrire le rôle de nos hémisphères cérébraux.

Au fait, bonjour tout le monde et bienvenue, ceci est mon blog ! Vous y trouverez des choses qui me semblent intéressantes et je vous invite à réagir et à partager avec moi ce qui vous semble pertinent dans vos rencontres, vos lectures, vos loisirs… Maintenant revenons à nos renards !

Le renard est le left-brainer : analytique, logique et rationnel, il voit le détail et pas la synthèse. Le hérisson, qui représente le right-brainer, est instinctif, il perçoit les émotions et va voir la « big picture », la situation dans sa globalité plutôt que les détails.

La thèse que développe Daniel H. Pink est que nous passons de l’âge de l’information, dominé par le renard, à l’âge conceptuel, qui verra l’avènement du hérisson.
Note du bloggeur : non, visiblement l’avenir ne manque pas de piquant.

Du fait de l’abondance matérielle, qui développe en nous plus de besoins non-matériels (si, si), du fait de la mondialisation qui génère des concurrents tout aussi efficaces que nous et moins cher à l’autre bout du globe et du fait de la puissance des technologies actuelles qui remplacent certains travaux analytiques, les valeurs qui pèseront demain sur le marché du travail seront radicalement différentes de celles d’aujourd’hui.

On valorisera alors moins les knowledge workers : avocats, docteurs, ingénieurs et cadres en entreprise (désolé, 90% des lecteurs de ce blog), qui ont la capacité d’appliquer des savoirs théoriques ou des méthodes analytiques, au profit de personnes ayant des aptitudes « high concept » et « high touch ».

High concept : ceux qui ont la capacité d’identifier des modèles (économiques ou autres) et des opportunités, de raconter une histoire, de combiner deux choses apparemment sans lien pour en faire quelque chose de nouveau…

High touch : ceux qui sont capables d’éprouver de l’empathie envers les autres, de comprendre les subtilités des relations humaines, de communiquer à autrui de la joie…

Je me suis totalement laissé convaincre et par son discours bien ficelé ! Si vous êtes curieux procurez-vous l’ouvrage, c’est bien documenté et agréable à lire – je vous invite aussi à me dire ce que vous en pensez. Et à bientôt pour une soirée foxes vs hedgehogs…

Bonne lecture !

A whole new mind, Daniel H. Pink
http://www.amazon.fr/Whole-New-Mind-Right-Brainers-Future/dp/1594481717/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=english-books&qid=1275090181&sr=8-1